QU'EST-CE LA PHOBIE SCOLAIRE ?
LA PHOBIE SCOLAIRE
TRISTE RÉALITÉ !
La principale définition utilisée est celle du Dr Ajuriaguerra, neuropsychiatre, en 1974 : « il s'agit de jeunes qui, pour des raisons irrationnelles, refusent de se rendre à l'école et résistent avec des réactions d'anxiété très vives ou d'angoisse si on les force à y aller ».
Une phobie scolaire ne survient pas brutalement, mais s'installe au contraire très progressivement. Elle débute généralement par des pleurs le jour de la rentrée, un sentiment de boule dans le ventre le lundi matin, ou des maux de tête qui surviennent le dimanche soir ou au retour des vacances.
Il peut y avoir plusieurs éléments qui déclenchent cet état :
- Un harcèlement scolaire ; racket ; maltraitance
- Le décès d'un proche ; la peur de parler en public ;
- Une remarque, une punition désagréable d'un enseignant ; une mauvaise note ; critiques récurrentes de l'enseignant ....
Quels sont les symptômes et les conséquences ?
L'angoisse se transforme alors en peur du milieu scolaire, l'enfant ne peut plus pénétrer l'enceinte scolaire, cela peut alors entrainer une vision faussée de cet enfant par ses enseignants, qui au lieu de chercher et corriger le problème, se retourneront contre lui avec toutes les complications qui en découleront. Cette situation pathologique n'est pas répertoriée comme maladie mais plutôt comme un état de fait problématique.
Il ne faut pas penser que l'enfant n'aime pas apprendre, bien au contraire il garde le goût des apprentissages scolaires et ne refuse pas de travailler à la maison.
Il peut arriver dans certains cas que l'enfant ne veuille plus sortir de chez lui et se retire petit à petit de ses activités extrascolaires. Comme s'il n'avait "confiance" que dans la cellule familiale.
La phobie scolaire, si elle n'est pas traitée et surtout comprise par les adultes, peut aller vers une rupture sociale et scolaire dont les conséquences peuvent être très grandes : isolement social et affectif, dépression, abandon de la scolarité avec des conséquences graves pour l'avenir professionnel...
Combien sont-ils ?
Les parents se trouvent souvent désemparés devant cette situation. En effet, 2 à 5% des enfants scolarisés bénéficient d'un suivi psychiatrique pour phobie scolaire.
Elle atteint les garçons comme les filles, les bons élèves comme les moins bons, et toutes les catégories socioprofessionnelles.
Les aider ?
Vous ne devez nullement ignorer la souffrance de votre enfant, ado ... Vous devez être conscient qu'il ne joue pas un rôle. Non, si votre fils/fille souffre de phobie scolaire, il faut en discuter avec lui/elle et surtout prendre rendez-vous avec l'équipe pédagogique, dialoguer et fouiller afin de savoir d'où vient le problème : "harcèlement scolaire, racket, disputes récurrentes avec les pairs, problèmes avec les enseignants .... "
Ensuite, vous diriger vers votre médecin traitant si besoin pour mettre en place un projet pédagogique à l'école ou à la maison, tout dépendra de l'avis du médecin, du psychologue, et pourquoi pas du médecin scolaire.
Ce qu'il faut retenir :
À savoir ! La phobie scolaire ne doit pas être confondue avec un décrochage scolaire dans lequel on peut ressentir une démotivation, un désintérêt ou un certain mal-être vis-à-vis des cours, mais être physiquement incapable de pénétrer l'établissement. Il faut bien comprendre que la phobie scolaire est totalement involontaire. Généralement, l'enfant veut aller à l'école, mais n'y arrive tout simplement pas.
Les causes de ce trouble sont multiples. Le harcèlement en fait partie et demeurera tant que cela ne changera pas et ne sera pas pris au sérieux.
Les symptômes anxieux d'une phobie scolaire peuvent être :
- Des douleurs abdominales ;
- Des maux de tête ;
- Des vomissements ;
- Des troubles du sommeil ;
- Des crises de panique.
- Une dépression est souvent associée, aggravée par les difficultés sociales.
À savoir ! La totalité des troubles psychiques empêchant d'aller à l'école, incluant donc la phobie scolaire, est concernée par la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des chances. Ainsi, plusieurs types de projets de rescolarisation sont possibles dans le cadre de cette loi.
Et pour l'école ?
L'objectif, si cela est possible, est d'aller vers un retour très progressif à l'école.
A savoir ! Le Conseil de l'ordre des médecins rappelle que l'information sur la nature de la maladie, de l'handicap dont souffre l'enfant reste à la seule discrétion des parents et de l'enfant. Aucune pression ne peut s'exercer sur eux à ce sujet.
En conclusion
Heureusement, que nous pouvons compter sur des médecins, psychologues spécialisés etc. ... peu nombreux hélas, pour le grand dam des familles recherchant des réponses à leurs demandes très souvent doublées d'inquiétudes. Si votre enfant est concerné, soyez à son écoute. Il faut échanger et dialoguer avec lui, prendre rendez-vous avec un professionnel de santé mais également avec l'école.
L'objectif ? Déterminer la ou les causes de son mal-être et trouver rapidement une solution pour lui venir en aide.