QU'EST-CE LA PHOBIE SCOLAIRE ?

22/02/2022

LA PHOBIE SCOLAIRE

TRISTE RÉALITÉ !


La principale définition utilisée est celle du Dr Ajuriaguerra, neuropsychiatre, en 1974 : « il s'agit de jeunes qui, pour des raisons irrationnelles, refusent de se rendre à l'école et résistent avec des réactions d'anxiété très vives ou d'angoisse si on les force à y aller ».

Une phobie scolaire ne survient pas brutalement, mais s'installe au contraire très progressivement. Elle débute généralement par des pleurs le jour de la rentrée, un sentiment de boule dans le ventre le lundi matin, ou des maux de tête qui surviennent le dimanche soir ou au retour des vacances.

Il peut y avoir plusieurs éléments qui déclenchent cet état : 

  • Un harcèlement scolaire ; racket ; maltraitance 
  • Le décès d'un proche ; la peur de parler en public ; 
  • Une remarque, une punition désagréable d'un enseignant ; une mauvaise note ; critiques récurrentes de l'enseignant ....

Quels sont les symptômes et les conséquences ?

L'angoisse se transforme alors en peur du milieu scolaire, l'enfant ne peut plus pénétrer l'enceinte scolaire, cela peut alors entrainer une vision faussée de cet enfant par ses enseignants, qui au lieu de chercher et corriger le problème, se retourneront contre lui avec toutes les complications qui en découleront. Cette situation pathologique n'est pas répertoriée comme maladie mais plutôt comme un état de fait problématique.

Pourtant, l'enfant éprouve une angoisse croissante au moment de partir pour l'école, jusqu'à refuser de quitter la maison. L'angoisse peut être verbalisée, et/ou s'exprimer de façon plus implicite par des manifestations somatiques : maux de ventre, nausées, maux de tête, sueurs, sensation de malaise... Si l'enfant ou l'ado est contraint d'aller à l'école, des manifestations plus « criantes» peuvent apparaitre : pleurs, cris, agitation, violence. La panique est telle que l'enfant s'enferme dans une carapace pour y trouver refuge. Très souvent,  la discussion n'est pas accessible entre les parents et l'enfant concerné. Si l'enfant ne va pas à l'école, il se calme et promet de retourner  le lendemain ; les symptômes disparaissent. Mais la scène se répète à l'identique le jour d'après et continue. Il arrive que les plus courageux, où ceux ne voulant pas que leurs parents aient des "soucis" avec l'école, s'y rendent mais arrivés sur place, la panique, l'angoisse prend le dessus surtout lors d'un harcèlement scolaire, une altercation avec un autre élève, un enseignant ....
Cette manifestation ne s'enclenche pas pendant les week-end ou bien les vacances scolaires.  A la veille de la rentrée, tout recommence !

Il ne faut pas penser que l'enfant n'aime pas apprendre, bien au contraire il garde le goût des apprentissages scolaires et ne refuse pas de travailler à la maison. 

Il peut arriver dans  certains cas que l'enfant ne veuille plus sortir de chez lui et se retire petit à petit de ses activités  extrascolaires. Comme s'il n'avait "confiance" que dans la cellule familiale.

La phobie scolaire, si elle n'est pas traitée et surtout comprise par les adultes, peut aller vers une rupture sociale et scolaire dont les conséquences peuvent être très grandes : isolement social et affectif, dépression, abandon de la scolarité avec des conséquences graves pour l'avenir professionnel...

Combien sont-ils ? 

Les parents se trouvent souvent désemparés devant cette situation. En effet, 2 à 5% des enfants scolarisés bénéficient d'un suivi psychiatrique pour phobie scolaire.

Elle atteint les garçons comme les filles, les bons élèves comme les moins bons, et toutes les catégories socioprofessionnelles.

Les aider ?

Vous ne devez nullement ignorer la souffrance de votre enfant, ado ... Vous devez être conscient qu'il ne joue pas un rôle. Non, si votre fils/fille souffre de phobie scolaire, il faut en discuter avec lui/elle et surtout prendre rendez-vous avec l'équipe pédagogique, dialoguer et fouiller afin de savoir d'où vient le problème :  "harcèlement scolaire, racket, disputes récurrentes avec les pairs, problèmes avec les enseignants .... "

Ensuite, vous diriger vers votre médecin traitant si besoin pour mettre en place un projet pédagogique à l'école ou à la maison, tout dépendra de l'avis du médecin, du psychologue, et pourquoi pas du médecin scolaire.


Ce qu'il faut retenir :

À savoir ! La phobie scolaire ne doit pas être confondue avec un décrochage scolaire dans lequel on peut ressentir une démotivation, un désintérêt ou un certain mal-être vis-à-vis des cours, mais être physiquement incapable de pénétrer l'établissement. Il faut bien comprendre que la phobie scolaire est totalement involontaire. Généralement, l'enfant veut aller à l'école, mais n'y arrive tout simplement pas. 

Les causes de ce trouble sont multiples. Le harcèlement en fait partie et demeurera tant que cela ne changera pas et ne sera pas pris au sérieux.

Les symptômes anxieux d'une phobie scolaire peuvent être :

  • Des douleurs abdominales ;
  • Des maux de tête ;
  • Des vomissements ;
  • Des troubles du sommeil ;
  • Des crises de panique.
  • Une dépression est souvent associée, aggravée par les difficultés sociales.

À savoir ! La totalité des troubles psychiques empêchant d'aller à l'école, incluant donc la phobie scolaire, est concernée par la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des chances. Ainsi, plusieurs types de projets de rescolarisation sont possibles dans le cadre de cette loi. 

Et pour l'école ?

De part sa nature même, la phobie scolaire conduit vers un absentéisme scolaire important qui, en l'absence de prise en charge adaptée, peut mener les familles à penser à une déscolarisation.

Ne pas brusquer la réinsertion en milieu scolaire, cela se fera petit à petit avec l'aide d'un professionnel spécialisé sur cette question.

L'objectif, si cela est possible, est d'aller vers un retour très progressif à l'école.

Prévoir avec l'enseignant l'élaboration d'un Projet d'Accueil Individualisé (PAI) permettant d'adapter et de rassurer l'enfant  pour son retour à l'école. Ces conditions sont en général définies en accord avec le médecin de l'enfant qui suit et connait ce dernier. Il arrive que le médecin comme je l'ai cité plus haut préconise une instruction à domicile dans les cas les plus sévères. Le PAI devra être très régulièrement suivi et réévalué lors d'échanges entre le médecin, le thérapeute, le médecin scolaire de l'éducation nationale et les enseignants en fonction de la progression de l'état de santé du jeune.

Normalement, l'école doit avoir un rôle important à jouer dans le dépistage de la phobie scolaire, et ce n'est pas toujours le cas ! 
En cas d'absentéisme récurrent, il est capital que la différenciation soit claire entre la phobie scolaire, le désintérêt scolaire, l'harcèlement (physique et moral) ce dernier est un des principaux acteurs de la phobie scolaire ! Je le répète la phobie ne doit pas être comparée à un décrochement scolaire.


Il faut que l'école sache accepter  qu'un de leurs élèves peut avoir une phobie scolaire en cas d'absentéisme important, excusé ou justifié par les parents désemparés face à cette phobie handicapante, car elle "bloque" un enfant à se rendre à l'école dans la sérénité.  Elles sont multiples : harcèlement scolaire, crainte en raison d'un examen ou d'un contrôle, critique de l'enseignant, crainte d'être rejeté ou de subir la moquerie des autres... Malheureusement, l'éducation nationale et l'école peuvent "menacer" les parents de remettre très rapidement leurs enfants à l'école car c'est obligatoire ! Obligation oui, mais d'instruction pas d'école. Alors si c'est obligatoire, il devient nécessaire que l'école agisse en conséquence pour éviter ces problèmes rencontrés. 

A savoir ! Le Conseil de l'ordre des médecins rappelle que l'information sur la nature de la maladie, de l'handicap dont souffre l'enfant reste à la seule discrétion des parents et de l'enfant. Aucune pression ne peut s'exercer sur eux à ce sujet.


J'ai pu constater que des individus ne préconisent pas les cours par correspondance en insistant sur le fait que ça ne serait pas adaptés aux problèmes psychologiques liés à cette phobie. Qu'ils ne feraient que renforcer les difficultés et isoleraient le jeune des autres en provoquant une "désocialisation". Il est vrai qu'il y a un risque, mais quand il n'y a pas de retour possible à l'école, comment fait-on ? 

En conclusion 

Heureusement, que nous pouvons compter sur des médecins, psychologues spécialisés etc. ... peu nombreux hélas, pour le grand dam des familles recherchant des réponses à leurs demandes très souvent doublées d'inquiétudes. Si votre enfant est concerné, soyez à son écoute. Il faut échanger et dialoguer avec lui, prendre rendez-vous avec un professionnel de santé mais également avec l'école. 

L'objectif ? Déterminer la ou les causes de son mal-être et trouver rapidement une solution pour lui venir en aide.

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